Le stress chez les animaux peut-il augmenter le risque pour la sécurité alimentaire ?

(revue Marcos H. Rostagno, 2009, U.S. Departement of Agriculture, USDA)

La dissémination des bactéries pathogènes dans l’alimentation humaine est une préoccupation de santé publique et une préoccupation économique pour l’industrie agroalimentaire.

SalmonellaLe tractus gastro-intestinal des animaux d’élevage infectés est considéré comme la source principale de contamination au niveau des abattoirs. La revue réalisée par l’USDA donne un faisceau d’éléments démontrant que le stress chez les animaux d’élevage peut avoir un effet significatif sur les infections entériques et donc sur la sécurité alimentaire.

Des observations sur le terrain mettent en évidence que le stress augmente les risques de contamination des animaux d’élevage par des bactéries entériques pathogènes : E. Coli O157:H7, Salmonella et Camphylobacter. Il a en effet été observé que le stress thermique augmentait la résistance d’E. Coli à la tétracycline et l’ampicilline chez le porc.

En périodes chaudes, il y a également une présence plus élevée d’E. Coli O157:H7 chez les bovins. D’autre part, des volailles soumises à des stress (thermique et manque d’aliment)
sont plus susceptibles à Salmonella et Camphylobacter. Pour expliquer ces observations, une nouvelle voie de recherche a récemment fait son apparition.

Des études scientifiques s’intéressent à l’effet direct du système nerveux entérique (SNE) sur les populations microbiennes de l’intestin et notamment les pathogènes. En période de stress, le SNE libère de la norépinéphrine. In vitro, il a été observé que ce neurotransmetteur stimule la virulence d’E. coli et de Salmonella Typhimurium. 

Cet effet endocrinologique nécessite des recherches et les connaissances in vivo sont encore limitées. Toutefois la mise en évidence du stress sur la fréquence et la charge des pathogènes en élevage permet de cibler les périodes où des mesures de prévention et de contrôle seront les plus efficaces. Ces mesures peuvent passer par l’utilisation d’additifs naturels via l’alimentation ou l’eau de boisson.