L'antibiorésistance en santé humaine et animale

Phénomène connu depuis les années 60, l’antibiorésistance reste un problème d’actualité, aux conséquences lourdes (25.000 décès dans l’UE chaque année, et coûts directs et indirects estimés à 1.5 milliards d’euros par la Commission).
Le Plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire (EcoAntibio) a été présenté par le ministre de l’agriculture en Novembre 2011 et son objectif est double :
  • diminuer la contribution des antibiotiques, utilisés en médecine vétérinaire, à la résistance bactérienne,
  • préserver l’efficacité des traitements

Les grandes catégories de résistance
On distingue deux types de résistance aux antibiotiques : naturelle ou acquise. Certaines bactéries ont une résistance naturelle programmée dans leur génome. D’autres bactéries développent des mécanismes leur permettant de survivre aux antibiotiques, c’est la résistance acquise. Ces mécanismes font intervenir soit une mutation chromosomique rendant une bactérie moins sensible à un antibiotique, soit, le plus souvent, l’acquisition d’un gène d’une bactérie déjà résistante. On parle alors de transfert horizontal de résistance, pouvant avoir lieu entre deux espèces bactériennes différentes, et assuré par les plasmides des bactéries. Les travaux actuels portant sur les transferts d’antibiorésistance se concentrent d’ailleurs sur ces « épidémies plasmidiques ».

L’impact des transferts de résistance
Le transfert de résistance peut donc avoir lieu entre deux espèces bactériennes différentes, mais également entre deux espèces animales. L’environnement (l’eau, le sol), l’animal et l’Homme représentent des réservoirs de bactéries résistantes, qui interagissent et alimentent le phénomène d’antibiorésistance. Le transfert de résistance est par ailleurs lié aux échanges commerciaux mondiaux via la diversité des flux animaux et migrations humaines et reste un phénomène complexe et difficile à déchiffrer.
 
L’Homme a amplifié le phénomène d’antibiorésistance en utilisant des antibiotiques en médecine humaine ainsi qu’en élevage. C’est dans ce contexte que le plan d’action EcoAntibio fait la promotion d’un usage prudent et raisonné des antibiotiques avec pour objectif une réduction de 25% de la consommation d’antibiotiques vétérinaires en 5 ans, notamment en développant les alternatives permettant de préserver la santé animale tout en évitant de recourir aux antibiotiques.

Source : Réséda - séminaire antibiorésistance 18 Mars 2013.